Chez Biocoop, c’est sans soldes !
Le 17/01/2023
Soldes, promotions, remise, déstockage, liquidation, c’est à qui proposera les plus bas prix, pour de meilleures affaires, pense-t-on. Quel est l’avis de Biocoop sur le sujet ?
Par Véronique Bourfe-Rivière
« Je l’ai eu en solde ! » L’expression est passée dans le langage courant. Contrairement à ce que l’on entend souvent, le mot solde est masculin. Il désignait au XIXe siècle un reste d’étoffe. C’est un marchand de tissus du VIe arrondissement de Paris qui a créé le concept afin d’écouler ses invendus pour les remplacer par de nouveaux stocks. Ce visionnaire aurait aussi inventé la libre circulation parmi les rayons et l’étiquetage des produits… C’était la naissance des grands magasins. Aujourd’hui, les soldes ont toujours le même objectif : vendre les invendus. Ils sont très clairement réglementés, bien plus que les autres types de déstockage et promotions diverses. La loi prévoit deux périodes de soldes, ni plus ni moins : ceux d’hiver commencent le premier ou deuxième mercredi de janvier, ceux d’été, l’avant-dernier ou le dernier mercredi de juin, pour une durée de trois à six semaines, fixée par le ministère de l’Économie. Depuis 2019, elle est de quatre semaines. Pour l'Outre-mer et les régions frontalières, les dates sont différentes.
Ne peuvent être soldés que des produits qui étaient déjà vendus dans le magasin depuis au moins un mois, aucun réapprovisionnement n’est possible. La vente à perte est autorisée. Il n’y a que durant ces deux périodes précises que l’on peut parler de soldes. Le reste du temps, on utilisera d’autres termes. Le déstockage peut se faire tout au long de l’année, pour faire de la place dans le magasin. La vente à perte n’est autorisée que s’il s’agit de produits saisonniers ou passés de mode. Les rabais et promotions ont, eux, pour objectif de dynamiser les ventes. Ils doivent être marginaux et limités, et la vente à perte est interdite. Enfin, les ventes privées doivent impérativement avoir lieu en dehors des soldes et être réservées à un public limité.
Des promos, pour quoi faire ?
Les magasins Biocoop ne font jamais de soldes, mais des promotions, « très limitées, communes au réseau, souligne Céline Poncet, membre du conseil d’administration de la coopérative Biocoop et gérante des magasins Biocoop de Bourgoin-Jallieu et de Saint-Jean-de-Soudain (38). Nous ne construisons pas notre commerce autour de la promotion ou de la vente par lots. Acheter en grande quantité pour faire des rabais et faire venir les clients n’est pas la base de notre commerce ». L’objectif de Biocoop est, rappelons-le, de développer l’agriculture biologique dans un esprit d’équité et de coopération.
Il y a chaque mois des promotions dans les rayons : de cinq à dix produits communs à l’ensemble du réseau, qui fait l’effort de baisser ses marges, en lien avec le thème du mois, généralement autour de l’écologie, de l’alimentation saine, ou encore de l’économie sociale et solidaire. En janvier par exemple, les clients bénéficient d’une remise de 15 % sur une sélection de produits « zéro déchet ».
Autre type d’effort, les « Prix engagés » signalés en rayon. Ils concernent des produits du quotidien, avec des marges resserrées. « Il s’agit de permettre à nos clients d’accéder à des produits de qualité. C’est un effort qu’il est normal que nous fassions », estime l’administratrice, qui décrit une recherche de prix justes, attractifs, permettant de consommer responsable, et cohérents car alignés sur les valeurs de Biocoop.
Surplus de production
Parfois, les magasins organisent des opérations avec un producteur local, « de façon partenariale : ça lui permet de se faire une petite autopromotion et un peu de volume », poursuit Céline Poncet, donnant l’exemple des deux magasins qu’elle gère. Elle explique que les promotions peuvent aussi être justifiées par le marché : « Nos producteurs nous appellent quand ils ont un surplus de production, ils apportent plus de volumes. »
Et puis, il y a les produits en date courte. Des magasins du réseau font une remise à l’approche de la DLC (date limite de consommation). « De plus en plus, nous avons des clients qui ne prennent que des produits en DLC courte, ce qui leur permet d’acheter des produits qu’ils ne peuvent pas s’offrir autrement », commente-t-elle. Depuis septembre dernier elle observe que les promotions passent beaucoup plus en caisse : « Elles ont un gros impact dans le contexte actuel… »